lundi 15 septembre 2014

VIRUS RELIGIEUX OU ZELE RELIGIEUX?

       

Le peuple Africain est un peuple religieux. Religieux au sens où tout ce qu’il fait, il doit le confier au préalable à un Dieu. Rien,  absolument rien n’est le fruit du hasard. Depuis l’Animisme, sa religion traditionnelle au christianisme, en passant par l’Islam. Ce peuple là,  a, essentiellement un reflexe  notoire : celui de tout confier à un Dieu avant d’entreprendre toute chose.
Ainsi,  bien que,  femmes, hommes et enfants,  dans la société Africaine Animiste soit conditionné par ce reflexe qui consiste à  solliciter l’assistance des ancêtres  par le truchement d’Objet fétichisé, il y a des prêtres ou des personnes dont le rôle et la fonction se confondent en une et une seule chose. Car la société leur reconnaissant un pouvoir certain, un pouvoir « surnaturel »qui leur permet d’être encore plus doué que le reste des membres de la société.
En Côte d’ivoire  par exemple et plus précisément chez le peuple Baoulé, le «  Komi an » est celui là qui détient le pouvoir d’exorciser ou de protéger qui le veut. Il est considéré comme plus proche des ancêtres et est animé d’une énergie hors du commun pour agir.
Au Bénin, le « Bokonon » semble jouer le même rôle. En tout  cas, chaque société traditionnelle africaine a son   « komi an » ou son « bokonon ».
Avec l’avènement du Christianisme et de l’Islam, beaucoup d’Africains ont opté pour une nouvelle « Foi ». Si certains sont sincères dans leur nouvelles croyance  en niant leur pratique ancestrale, d’autres, pensant,  peut-être, être  plus «  malins » ont cru bon d’ajouter à leur vielle croyance, une nouvelle. Gagnant ainsi, une «  Foi » de plus ; ce qui leur fait au décompte final deux formes de croyance,  une officiellement connue de tous et une autre intimement gardée.
Ce qui est intéressant à noter, c’est que, ces Africains qui ont opté pour ces nouvelles «  croyances», retrouveront  encore une fois  dans ces religions nouvelles, des personnes proches de Dieu et qui leur serviront d’intermédiaire. L’Iman, le marabout, le prêtre ou le pasteur sont ici, dans ces nouvelles formes de croyances les images du « bokonon » du bénin ou du  « komi an » chez le peule Baoulé.
Coïncidence ? Vison religieuse ou Simple Rituel ?
Tout se passe comme si, entre Dieu et les hommes, il doit y avoir nécessairement un intermédiaire.
Dans une de ses Fables : le Corbeau et le Renard, La Fontaine écrit : «… Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute… ». J’ose croire que ceci n’est que  propos de fable. A moins d’une demi-vérité.
LE VIRUS RELIGIEUX
Une chose est une sûre,  l’idée d’intermédiaire entre l’objet de croyance et le croyant est fortement marquée. Et,  ceci  est vrai  tant pour l’animisme que pour le christianisme ou encore l’islam.
Ce qui semble encore plus marquant, c’est la pratique religieuse à outrance que nous observant ça et là. Est-ce un Zèle religieux ? Les élèves d’hier seraient-ils devenus les maîtres d’aujourd’hui?
En côte d’ivoire, personne ne connait le nombre exact de ces Eglises. A tous les points de rue, vous trouverez une chapelle avec adeptes. Dans les gares routières, les autobus, les cars de transport en commun de « nouveaux prophètes ou prophétesses » proclament la bonne nouvelle. On aurait cru à une compétition de croyance ! Le nombre de ces Eglises dites révélées ne fait que croître, des maisons sont transformées en lieu de culte, Gare à quiconque s’en plaindrait ! Il est tout de suite taxé de démon. Au point où certains Etat tels que le Cameroun ou le Rwanda ont décidé de prendre les choses en main en créant des comités de veille sur ses religions qui se multiplient à la manière d’un virus. Tant, tout va vite !
QUELLES RETOMBEES ?
A observer cette duplication phénoménale de la chose religieuse en Afrique, on pourrait s’interroger sur la finalité d’un tel développement ?
La religion est affaire de masse. En Afrique noire presque tout le monde a sa religion. Cette « démocratisation » de la croyance est telle qu’au sein d’une même famille on retrouverait d’autres types de religions. Si cela n’est un mal en soi, que gagne l’Africain réellement de son esprit religieux ?
Ou, plus encore,  puisque la religion a une fonction sociologique et qu’elle est affaire de masse que gagnent concrètement nos Etats ?
La Paix ? Si oui, quelle Paix ? Les problèmes de guerre de tous ordre, d’insécurité sociale et physique témoignent de ce que ces religions jusque là, n’ont pas d’impact  salutaires réel sur nombre de leurs adeptes.
Que gagnent les adeptes eux-mêmes ? La paix du cœur ? Quelle Paix du cœur ? Un cœur en paix fait-il la guerre ? Assurément non !
Dans ce cas, est-ce le Paradis ? Ce  monde lointain auquel l’on y accède  qu’après la mort ? Est-ce là, le véritable gain de ces adeptes ? Si tel est le cas ? Qui va au Paradis vraiment ? Des personnes religieuses qui ont auront passé toutes leur vie à contrarier leurs concitoyens ?
En vérité,  à y voir de près, presque tout le monde sort perdant ! Et ce, d’autant plus que le développement de nos Etats semble en parti biaisé par cette incompréhension de la chose religieuse.
Une journée compte Vingt quatre heures. Si, sur  les vingt quatre heures, l’on doit passer les deux tiers à prier et à penser développement religieux, il va s’en dire que le développement ne peut qu’être simple vue de l’esprit.
Nos pays sortiront perdants tant que nous ne pourrions profiter réellement de la sagesse émanant de la religion. J’allais dire d’une compréhension vraie de la religion.
Nos pays sortiront perdants tant que,  plutôt de que de faire valoir nos valeurs, nous nous livrons à une compétition religieuse. Vaine.
Et ce,  par le truchement de concitoyens  piqués par le virus ou le zèle religieux du Vingtième siècle. Un virus qui se propage à la vitesse d’un éclair. Hélas !


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