Le peuple Africain est un
peuple religieux. Religieux au sens où tout ce qu’il fait, il doit le confier
au préalable à un Dieu. Rien, absolument
rien n’est le fruit du hasard. Depuis l’Animisme, sa religion traditionnelle au
christianisme, en passant par l’Islam. Ce peuple là, a, essentiellement un reflexe notoire : celui de tout confier à un
Dieu avant d’entreprendre toute chose.
Ainsi, bien que,
femmes, hommes et enfants, dans
la société Africaine Animiste soit conditionné par ce reflexe qui consiste à solliciter l’assistance des ancêtres par le truchement d’Objet fétichisé, il y a
des prêtres ou des personnes dont le rôle et la fonction se confondent en une
et une seule chose. Car la société leur reconnaissant un pouvoir certain, un
pouvoir « surnaturel »qui leur permet d’être encore plus doué que le
reste des membres de la société.
En Côte d’ivoire par exemple et plus précisément chez le
peuple Baoulé, le « Komi an » est celui là qui détient le
pouvoir d’exorciser ou de protéger qui le veut. Il est considéré comme plus
proche des ancêtres et est animé d’une énergie hors du commun pour agir.
Au Bénin, le
« Bokonon » semble jouer le même rôle. En tout cas, chaque société traditionnelle africaine
a son « komi an » ou son « bokonon ».
Avec l’avènement du Christianisme
et de l’Islam, beaucoup d’Africains ont opté pour une nouvelle « Foi ».
Si certains sont sincères dans leur nouvelles croyance en niant leur pratique ancestrale, d’autres, pensant,
peut-être, être plus « malins » ont cru bon
d’ajouter à leur vielle croyance, une nouvelle. Gagnant ainsi, une «
Foi » de plus ; ce qui leur fait au décompte final deux formes de
croyance, une officiellement connue de
tous et une autre intimement gardée.
Ce qui est intéressant à
noter, c’est que, ces Africains qui ont opté pour ces nouvelles «
croyances», retrouveront encore une fois
dans ces religions nouvelles, des
personnes proches de Dieu et qui leur serviront d’intermédiaire. L’Iman, le
marabout, le prêtre ou le pasteur sont ici, dans ces nouvelles formes de croyances
les images du « bokonon » du bénin ou du « komi an »
chez le peule Baoulé.
Coïncidence ? Vison religieuse
ou Simple Rituel ?
Tout se passe comme si, entre
Dieu et les hommes, il doit y avoir nécessairement un intermédiaire.
Dans une de ses Fables :
le Corbeau et le Renard, La Fontaine écrit : «… Tout flatteur vit au
dépend de celui qui l’écoute… ». J’ose croire que ceci n’est que propos de fable. A moins d’une demi-vérité.
LE VIRUS RELIGIEUX
Une chose est une sûre, l’idée d’intermédiaire entre l’objet de
croyance et le croyant est fortement marquée. Et, ceci
est vrai tant pour l’animisme que
pour le christianisme ou encore l’islam.
Ce qui semble encore plus
marquant, c’est la pratique religieuse à outrance que nous observant ça et là. Est-ce
un Zèle religieux ? Les élèves d’hier seraient-ils devenus les maîtres
d’aujourd’hui?
En côte d’ivoire, personne ne
connait le nombre exact de ces Eglises. A tous les points de rue, vous
trouverez une chapelle avec adeptes. Dans les gares routières, les autobus, les
cars de transport en commun de « nouveaux prophètes ou prophétesses »
proclament la bonne nouvelle. On aurait cru à une compétition de
croyance ! Le nombre de ces Eglises dites révélées ne fait que croître, des
maisons sont transformées en lieu de culte, Gare à quiconque s’en
plaindrait ! Il est tout de suite taxé de démon. Au point où certains Etat
tels que le Cameroun ou le Rwanda ont décidé de prendre les choses en main en
créant des comités de veille sur ses religions qui se multiplient à la manière
d’un virus. Tant, tout va vite !
QUELLES RETOMBEES ?
A observer cette duplication
phénoménale de la chose religieuse en Afrique, on pourrait s’interroger sur la
finalité d’un tel développement ?
La religion est affaire de masse.
En Afrique noire presque tout le monde a sa religion. Cette « démocratisation »
de la croyance est telle qu’au sein d’une même famille on retrouverait d’autres
types de religions. Si cela n’est un mal en soi, que gagne l’Africain
réellement de son esprit religieux ?
Ou, plus encore, puisque la religion a une fonction
sociologique et qu’elle est affaire de masse que gagnent concrètement nos
Etats ?
La Paix ? Si oui, quelle
Paix ? Les problèmes de guerre de tous ordre, d’insécurité sociale et
physique témoignent de ce que ces religions jusque là, n’ont pas d’impact salutaires réel sur nombre de leurs adeptes.
Que gagnent les adeptes
eux-mêmes ? La paix du cœur ? Quelle Paix du cœur ? Un cœur en
paix fait-il la guerre ? Assurément non !
Dans ce cas, est-ce le Paradis ?
Ce monde lointain auquel l’on y
accède qu’après la mort ? Est-ce
là, le véritable gain de ces adeptes ? Si tel est le cas ? Qui va au
Paradis vraiment ? Des personnes religieuses qui ont auront passé toutes
leur vie à contrarier leurs concitoyens ?
En vérité, à y voir de près, presque tout le monde sort
perdant ! Et ce, d’autant plus que le développement de nos Etats semble en
parti biaisé par cette incompréhension de la chose religieuse.
Une journée compte Vingt
quatre heures. Si, sur les vingt quatre
heures, l’on doit passer les deux tiers à prier et à penser développement
religieux, il va s’en dire que le développement ne peut qu’être simple vue de
l’esprit.
Nos pays sortiront perdants
tant que nous ne pourrions profiter réellement de la sagesse émanant de la
religion. J’allais dire d’une compréhension vraie de la religion.
Nos pays sortiront perdants
tant que, plutôt de que de faire valoir
nos valeurs, nous nous livrons à une compétition religieuse. Vaine.
Et ce, par le truchement de concitoyens piqués par le virus ou le zèle religieux du Vingtième
siècle. Un virus qui se propage à la vitesse d’un éclair. Hélas !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire