samedi 27 septembre 2014

SIMPLE AVIS : QUEL MODELE D’ORGANISATION RELIGIEUSE AUJOURD’HUI ?

 L’homme est un animal. Mais pas n’importe lequel. Il est un animal  social et doué de pensée. L’acte de la pensée est ce qui le distingue essentiellement des autres types d’animaux. Une pensée réflexive qui va l’amener  à façonner son avenir.
De cette prise de conscience vont naître deux disciplines : la Philosophie et la religion qui lui serviront d’appui pour se lancer avec peu ou prou d’assurance dans le futur. Le futur, ce temps à venir qu’il ne voudra plus seulement le prolongement d’un passé mais plutôt, un temps dont il voudra être désormais le maître à partir de son présent dont il tient tout aussi bien les rênes.
Avec la philosophie, il comprend qu’il n’est plus une « chose »  de la vie qui vit en traversant simplement le temps et qu’il peut donner sens et finalité aux questions de l’angoisse existentielle : la vie, la mort, etc.
Avec la Religion, il comprend qu’il peut-être avec la Nature,  Co-artisan de sa destinée. La sagesse tirée de la religion l’aide désormais  à compenser ses limitations en tant qu’entité humaine. Les rites, rituels et cultes lui permettront  de se retrouver dans un Tout  harmonieux avec le cosmos et d’en tirer créativité et  force éternelle de vie.
De ce point de vue la philosophie et la religion, apparaissent comme deux disciplines intimement liées. Et toutes deux coexistent dans le cœur de qui vit. Religieux ou Athées, croyants ou incroyants, gnostiques ou agnostiques.
Qui peut nier qu’à tout moment de la journée, qu’il ne pense. Qu’il ne pense à maintes choses mais que de toutes ces choses là,  il y  en a une dans son cœur qui domine conformément à une certaine forme de  principes et de vision. La philosophie, c’est  justement ces principes et visions qui dominent le cœur et qui avec notre assentiment ou non crée en nous toutes sortes d’automatismes qui conditionnent notre quotidien.
Qui peut nier qu’à tout moment,  qu’il ne souhaite ou  ne désire voir se réaliser quelque chose qui la réjouirait. Cette chose que l’on désire ardemment et à laquelle l’on finit par y être lié consciemment ou inconsciemment est le fait d’un espoir et une espérance. Un espoir et une espérance puisés de ce quelque chose auquel nous tenons tant.  Et, c’est justement ce sur quoi  nous fondons toute notre âme qui fait de nous,  un être religieux. Oui ! Un religieux de fait. Car la religion, c’est ce sentiment très fort qui nous lie à ce qui nous tient le plus au cœur.
Comprendre à priori cela, c’est opter à raison pour une  philosophie et une religion humaines et humanisant. Etant entendu que l’on ne peut se passer de ses deux disciplines et que la société est l’espace incontournable d’expression de toute religion. Ces deux disciplines fondent notre vie. Ce sont là des fondations de vie dont on ne saurait se soustraire.
Comprendre cela, c’est faire la part des choses entre une religion déshumanisant coupée du reste de la société et une religion humanisant qui se développe au cœur même de la société.
Une religion qui se développe au cœur de la société est celle là qui accorde la primauté à la vie et dont les principes sont vécus au quotidien contribuant ainsi au développement de la communauté toute entière.
Car, la religion à l’instar du bien être de l’individu vise le bien être de tous.  La religion en tant qu’institution sociale vise le développement et l’harmonie du groupe.
Il me paraît donc évident,  que puiser sagesse ou force vitale de son objet de croyance et la partager par des actes et actions de développement avérées  au sein de la société est à mon sens la première mission de la religion.
En ce sens la relation du religieux à la société est très capitale. Elle ne doit en aucun cas être entachée ou souillée.  Que vaut une religion si les actions qui en émanent devraient porter préjudice aux autres? Que vaut une religion si elle ne devrait que professer des dogmes creux et dénoués de sens ? Que vaut une religion si plutôt que de servir, elle asservit ? Que vaut une religion, si ses adeptes passent  leur temps à faire montre d’intolérance, d’esprit sectaire et pervers ?
 L’homme,  en tant qu’animal intelligent se doit d’être sociable. La communauté ou la société est d’abord  et avant tout,  celle là même qui devrait bénéficier de l’apport utilitaire de toute foi.
Les valeurs prônées par une organisation religieuses devraient prendre corps dans la vie de tous les jours au cœur même de la société. Ici et maintenant et jamais dans un indéfini lointain.
L’Amour, la Tolérance, la Compassion, la Générosité, la Bienveillance, la Créativité, le travail sont des valeurs qui devraient avoir pour lieu d’expression l’espace social. Des valeurs qui devraient être le crédo de toute organisation religieuse avérée. Pour faire simple. Cela revient à dire ceci : « je suis religieux donc,  je suis bienveillant. Je suis religieux, je n’ai donc pas à attendre le futur pour être un citoyen modèle. C’est ici et maintenant que je dois être quelqu’un de bien ».
Etant entendu que le futur se tisse dans la toile du présent. Il est nécessaire pour tout religieux de faire preuve de réalisme et de pragmatisme. Un réalisme vital qui fait appel à un bien être authentique. Penser futur pour le futur en perdant pieds de la réalité présente n’est rien d’autre qu’un rêve sans lendemain.
La religion vivante d’aujourd’hui est celle qui incarne cette façon de penser et d’agir. En tant que qu’observateur de la chose religieuse, je puis noter avec « dilettantisme » peut être,  que des organisations religieuses de la sorte existent.
Au Japon par exemple l’association à but non lucratif : « Soka Gakkai » littéralement : « Société pour la création des valeurs » dont le but est de répandre la Paix à la surface de la terre,  au moyen de l’Education et de la Culture, puise sa vision philosophico-religieuse du Bouddhisme.
En espace de quatre vingt quatre d’années d’existence, cette association de millions d’adeptes continue d’attirer vers elle, des personnes nouvelles avides d’un esprit religieux vital et concret.
A voir de près la croissance régulière et phénoménale d’une telle association, il semble que  l’esprit de bienveillance, d’autonomie, et de bonheur capitalisé, éprouvé et partagé de chacun de ses membres ; esprit  fondé sur la loi vitale de cause à effet qu’elle pratique soit à la base d’un tel développement. Et ce, en dépit d’une crise qu’elle a connu au début des années quatre vingt dix avec le groupe des bonzes et qui lui a valu d’être excommunié par cette communauté moines.
Curieusement, la  « Soka Gakkai », a su se saisir d’une situation de rupture avec le groupe des moines pour se créer des valeurs et connaitre la croissance qui est sienne de part le monde.
Aujourd’hui, la « Soka Gakkai » s’est internationalisée et on dénombre près de deux cent démembrements de cette organisation à travers le monde entier.
Des principes simples, tels que l’harmonie du groupe autour de la leur mentor le docteur Daisaku Ikeda, l’unité dans la foi, la révolution humaine : concept selon lequel tout membre de « la Soka Gakkai » peut émerger de n’importe quelle situation calamiteuse ou pas et devenir un individu de valeur pour autant qu’il prenne uniquement appui sur sa foi en la loi  vitale de cause à effet  et soigne son comportement.
Ces principes pratiqués avec foi au quotidien ont permis à la "Soka Gakkai" de se construire une renommée mondiale en tant qu’association à fort utilité publique et sociale en venant à bout  de nombreux défis.
On se souvient encore du rôle jouer par les secouristes « Soka » au plus fort du tremblement de terre de Mars deux mille onze au Japon.
Il est bien de noter les tares des organisations religieuse, mais il est également humain de reconnaître et de citer en exemple lorsque globalement des organisations religieuses donnent au monde entier une leçon pratique de vie.   Les membres de  la « Soka Gakka » le savent très bien. Ils savent que beaucoup restent à faire au niveau de la paix mondiale. Et pour ce faire leur organisation doit vivre au cœur de la société même. Eux qui manient aisément foi et raison dans une société où les différences sont assez souvent source de polémique. Ils savent que la « Soka Gakkai » est une école de vie et que la protéger et la perpétuer au moyen d’actions responsables et humaines pourrait inspirer d’autres. Ils savent que l’humanité est riche de ses différences, c’est pourquoi ils prônent le « vivre ensemble ».
Peut-être existe-il d’autres organisations religieuses de ce type ? En attendant d’en trouver une et de la porter à la connaissance de tous, il est bien de noter que la «  Soka Gakkai » aujourd’hui témoigne de ce qui pourrait être considéré comme un modèle d’organisation religieuse.

Zounon Koffi Cyrille                                                                                 



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