L’homme est un animal. Mais pas
n’importe lequel. Il est un animal
social et doué de pensée. L’acte de la pensée est ce qui le distingue
essentiellement des autres types d’animaux. Une pensée réflexive qui va
l’amener à façonner son avenir.
De cette
prise de conscience vont naître deux disciplines : la Philosophie et la
religion qui lui serviront d’appui pour se lancer avec peu ou prou d’assurance
dans le futur. Le futur, ce temps à venir qu’il ne voudra plus seulement le
prolongement d’un passé mais plutôt, un temps dont il voudra être désormais le maître
à partir de son présent dont il tient tout aussi bien les rênes.
Avec la philosophie, il comprend
qu’il n’est plus une « chose » de la vie qui vit en traversant simplement le temps et qu’il
peut donner sens et finalité aux questions de l’angoisse existentielle :
la vie, la mort, etc.
Avec la
Religion, il comprend qu’il peut-être avec la Nature, Co-artisan de sa destinée. La sagesse tirée de
la religion l’aide désormais à compenser
ses limitations en tant qu’entité humaine. Les rites, rituels et cultes lui
permettront de se retrouver dans un
Tout harmonieux avec le cosmos et d’en
tirer créativité et force éternelle de
vie.
De ce
point de vue la philosophie et la religion, apparaissent comme deux disciplines
intimement liées. Et toutes deux coexistent dans le cœur de qui vit. Religieux
ou Athées, croyants ou incroyants, gnostiques ou agnostiques.
Qui peut
nier qu’à tout moment de la journée, qu’il ne pense. Qu’il ne pense à maintes
choses mais que de toutes ces choses là, il y en
a une dans son cœur qui domine conformément à une certaine forme de principes et de vision. La philosophie, c’est
justement ces principes et visions qui
dominent le cœur et qui avec notre assentiment ou non crée en nous toutes
sortes d’automatismes qui conditionnent notre quotidien.
Qui peut
nier qu’à tout moment, qu’il ne souhaite
ou ne désire voir se réaliser quelque
chose qui la réjouirait. Cette chose que l’on désire ardemment et à laquelle
l’on finit par y être lié consciemment ou inconsciemment est le fait d’un
espoir et une espérance. Un espoir et une espérance puisés de ce quelque chose
auquel nous tenons tant. Et, c’est
justement ce sur quoi nous fondons toute
notre âme qui fait de nous, un être
religieux. Oui ! Un religieux de fait. Car la religion, c’est ce sentiment
très fort qui nous lie à ce qui nous tient le plus au cœur.
Comprendre
à priori cela, c’est opter à raison pour une
philosophie et une religion humaines et humanisant. Etant entendu que
l’on ne peut se passer de ses deux disciplines et que la société est l’espace
incontournable d’expression de toute religion. Ces deux disciplines fondent
notre vie. Ce sont là des fondations de vie dont on ne saurait se soustraire.
Comprendre
cela, c’est faire la part des choses entre une religion déshumanisant coupée du
reste de la société et une religion humanisant qui se développe au cœur même de
la société.
Une
religion qui se développe au cœur de la société est celle là qui accorde la
primauté à la vie et dont les principes sont vécus au quotidien contribuant
ainsi au développement de la communauté toute entière.
Car, la
religion à l’instar du bien être de l’individu vise le bien être de tous. La religion en tant qu’institution sociale
vise le développement et l’harmonie du groupe.
Il me
paraît donc évident, que puiser sagesse
ou force vitale de son objet de croyance et la partager par des actes et actions
de développement avérées au sein de la
société est à mon sens la première mission de la religion.
En ce
sens la relation du religieux à la société est très capitale. Elle ne doit en
aucun cas être entachée ou souillée. Que
vaut une religion si les actions qui en émanent devraient porter préjudice aux
autres? Que vaut une religion si elle ne devrait que professer des dogmes creux
et dénoués de sens ? Que vaut une religion si plutôt que de servir, elle
asservit ? Que vaut une religion, si ses adeptes passent leur temps à faire montre d’intolérance,
d’esprit sectaire et pervers ?
L’homme,
en tant qu’animal intelligent se doit d’être sociable. La communauté ou
la société est d’abord et avant tout, celle là même qui devrait bénéficier de
l’apport utilitaire de toute foi.
Les
valeurs prônées par une organisation religieuses devraient prendre corps dans
la vie de tous les jours au cœur même de la société. Ici et maintenant et
jamais dans un indéfini lointain.
L’Amour,
la Tolérance, la Compassion, la Générosité, la Bienveillance, la Créativité, le
travail sont des valeurs qui devraient avoir pour lieu d’expression l’espace
social. Des valeurs qui devraient être le crédo de toute organisation
religieuse avérée. Pour faire simple. Cela revient à dire ceci : « je
suis religieux donc, je suis
bienveillant. Je suis religieux, je n’ai donc pas à attendre le futur pour être
un citoyen modèle. C’est ici et maintenant que je dois être quelqu’un de bien ».
Etant entendu
que le futur se tisse dans la toile du présent. Il est nécessaire pour tout
religieux de faire preuve de réalisme et de pragmatisme. Un réalisme vital qui
fait appel à un bien être authentique. Penser futur pour le futur en perdant
pieds de la réalité présente n’est rien d’autre qu’un rêve sans lendemain.
La
religion vivante d’aujourd’hui est celle qui incarne cette façon de penser et d’agir.
En tant que qu’observateur de la chose religieuse, je puis noter avec « dilettantisme »
peut être, que des organisations
religieuses de la sorte existent.
Au Japon
par exemple l’association à but non lucratif : « Soka Gakkai » littéralement :
« Société pour la création des valeurs » dont le but est de répandre
la Paix à la surface de la terre, au
moyen de l’Education et de la Culture, puise sa vision philosophico-religieuse
du Bouddhisme.
En
espace de quatre vingt quatre d’années d’existence, cette association de
millions d’adeptes continue d’attirer vers elle, des personnes nouvelles avides
d’un esprit religieux vital et concret.
A voir
de près la croissance régulière et phénoménale d’une telle association, il
semble que l’esprit de bienveillance,
d’autonomie, et de bonheur capitalisé, éprouvé et partagé de chacun de ses
membres ; esprit fondé sur la loi
vitale de cause à effet qu’elle pratique soit à la base d’un tel développement.
Et ce, en dépit d’une crise qu’elle a connu au début des années quatre vingt
dix avec le groupe des bonzes et qui lui a valu d’être excommunié par cette
communauté moines.
Curieusement,
la « Soka Gakkai », a su se
saisir d’une situation de rupture avec le groupe des moines pour se créer des
valeurs et connaitre la croissance qui est sienne de part le monde.
Aujourd’hui,
la « Soka Gakkai » s’est internationalisée et on dénombre près de
deux cent démembrements de cette organisation à travers le monde entier.
Des principes
simples, tels que l’harmonie du groupe autour de la leur mentor le docteur
Daisaku Ikeda, l’unité dans la foi, la révolution humaine : concept selon
lequel tout membre de « la Soka Gakkai » peut émerger de n’importe
quelle situation calamiteuse ou pas et devenir un individu de valeur pour
autant qu’il prenne uniquement appui sur sa foi en la loi vitale de cause à effet et soigne son comportement.
Ces
principes pratiqués avec foi au quotidien ont permis à la "Soka Gakkai" de se
construire une renommée mondiale en tant qu’association à fort utilité publique
et sociale en venant à bout de nombreux
défis.
On se
souvient encore du rôle jouer par les secouristes « Soka » au plus
fort du tremblement de terre de Mars deux mille onze au Japon.
Il est
bien de noter les tares des organisations religieuse, mais il est également
humain de reconnaître et de citer en exemple lorsque globalement des organisations
religieuses donnent au monde entier une leçon pratique de vie. Les membres de la « Soka Gakka » le savent très
bien. Ils savent que beaucoup restent à faire au niveau de la paix mondiale. Et
pour ce faire leur organisation doit vivre au cœur de la société même. Eux qui
manient aisément foi et raison dans une société où les différences sont assez
souvent source de polémique. Ils savent que la « Soka Gakkai » est
une école de vie et que la protéger et la perpétuer au moyen d’actions
responsables et humaines pourrait inspirer d’autres. Ils savent que l’humanité
est riche de ses différences, c’est pourquoi ils prônent le « vivre
ensemble ».
Peut-être
existe-il d’autres organisations religieuses de ce type ? En attendant
d’en trouver une et de la porter à la connaissance de tous, il est bien de
noter que la « Soka Gakkai » aujourd’hui témoigne de ce qui pourrait
être considéré comme un modèle d’organisation religieuse.
Zounon
Koffi Cyrille
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire