jeudi 20 novembre 2014

BARAK OBAMA PRESIDENT ! ET APRES ?

Ce texte a été écrit juste après la deuxième élection de M. Barack Obama à la maison blanche. juste une petite réflexion!
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Pour la deuxième fois consécutive, Barak Obama vient d’être élu président des Etats Unis d’Amérique. Le plus puissant état de la planète. Il devient ainsi après Bill Clinton, le second président Américain issu du parti démocrate à passer huit années d’affilées à la maison blanche.
L’évènement a connu une fois encore une  grosse médiatisation. Mais,n’a pas suscité dans le monde et particulièrement en Afrique l’enthousiasme d’il y a quatre ans. Au moment où,  M. Obama briguait pour la première fois la magistrature suprême.
En tant qu’Africain, j’essaie de comprendre les raisons pour lesquelles cette nouvelle élection a vu s’émousser la passion de bon nombres de mes concitoyens.
On se souvient. Les Etats-Unis et l’Afrique du Sud sont deux pays où le racisme ou la ségrégation raciale ont été érigés en régime de gouvernement. Les  droits civiques des populations noires ont été bafoués pendant des décennies.
On se rappelle du Pasteur noir, Matin Lutter King,  leader et véritable défenseur des droits civiques des Afro-Américains, mort assassiné vers la fin des années soixante.  On se rappelle encore de la mort de John Franklin Kennedy, ancien président des États-Unis. Lui aussi, assassiné dans les années soixante. Un homme en qui beaucoup de noirs avaient fortement confiance.
Quarante années  après, force est de constater que beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont, et que beaucoup de choses ont changé dans ce pays. Les États-Unis des années cinquante et soixante, ne sont plus les Etats-Unis d’aujourd’hui. Et, les  noirs américains sont rentrés dans leurs droits.
Au point où un homme dont les origines africaines bien connues est pressenti aux portes de la maison blanche. Cela,  à un  moment où la situation socio-économique du pays de l’oncle Sam connaît des difficultés certaines.  Et là, nous sommes à la veille des élections de novembre deux mille huit. Jamais, un candidat marqué par des origines noires n’a été si prêt de présider  aux destinées du plus puissant état du monde. Dans une nation où les descendants d’Afro-américains ne représentent guère que onze pour cent de la population, M. Barak Obama,  candidat,  devra compter  à tout prix  sur le suffrage des blancs.
Les africains retiennent alors leur souffle. Presque le reste du monde aussi. Barack Obama affrontait alors Mc Caïn, le vice-président du chef de l’état sortant George W.Bush.
Chaque africain dans son for intérieur souhaitait la victoire de M. Obama. Dans un combat où il semblait être un peu comme David contre Goliath.  Si Barack Obama venait à passer, ce serait comme porter un coup à l’histoire de ce pays où la présidence semblait être réservée à une majorité de fait : les blancs. La victoire du candidat Obama s’il venait à passer, loin d’être une victoire africaine, serait plutôt une victoire symbolique de  la transformation de l’impossible en possible. La victoire de la foi. Chaque africain, chaque minorité dans le monde, en son for intérieur, dans son intimité se disait « si M. Barack peut devenir président aux états unis alors que cela semble à priori impossible,  alors moi aussi, je peux remporter la victoire sur mes faiblesses ». Tel pourrait être interpréter à mon avis le premier niveau d’enthousiasme suscité et porté par les supporter à travers le monde du candidat  démocrate noir aux élections de novembre deux mille huit.
Le second niveau d’enthousiasme des africains viendrait du fait qu’une fois élu président du plus puissant état de la terre, Barack Obama, en tant que « frère naturel » du fait de l’origine de son père ne les oublierait pas. Il en tiendrait naturellement compte et viendrait à leur secours sur tous les plans, un peu comme Zorro assistait les plus démunis en dépossédant les riches de leurs biens.
Quel fantasme !
Aujourd’hui, cela fait plus de quatre ans que M. Barack a remporté les élections de deux mille huit. Et, chaque africain a pu faire le bilan de  son mandat en tant que président. Cela fait maintenant quelques jours que M. Obama a été élu pour quatre années encore à la tête de l’exécutif de son pays, pourtant l’on n’a pas vu autant d’enthousiasme de la part de ses soutiens africains comme cela avait été le cas quatre années plus tôt.
Qu’est ce qui a bien pu se passer de la part des supporters d’hier ?
Se sont-ils remis de leurs illusions ou sont-ils devenus plus réalistes après avoir évaluer les quatre premières années au pouvoir de leur idole ?
D’une part, il serait intéressant de remarquer que si l’enthousiasme à la veille de la toute première élection  du candidat noir avait été suscité en partie par le secret intime de voir enfin quelqu’un émanant d’une minorité diriger les États-Unis et que comme nous l’avons dit un peu plus haut, cela représentait un symbole fort de voir l’impossible se réaliser dans la vie de tout un chacun ; il est tout aussi logique de constater qu’une fois ce rêve secret atteint, il n’était plus d’actualité et rentrait alors dans la catégorie des acquis. Ce qui pourrait justifier l’érosion partielle de la joie des supporters d’antan à l’annonce de la réélection du candidat sortant.
D’autre part, la fameuse phrase: « les états africains n’ont pas besoin d’hommes  forts  mais d’institutions d’état fortes. » prononcée par M. Obama, au Ghana,  lors de sa toute première visite en Afrique aux lendemains de son élection a du mettre les pendules à l’heure chez ceux qui pensaient que son arrivée à la tête de l’exécutif américain  favoriserait la distribution de dons aux états en développement. Ceux qui  ont nourri ce genre d’espoir, se sont rendu compte après quatre  années d’exercice du pouvoir que, le présidentObama est resté en phase avec lui-même, et qu’ils avaient nourri seulement que des illusions.
Dès lors comment s’étonner de ce que la liesse populaire engendrée par sa toute première accession à la magistrature suprême se soit émoussée ou du moins ait baissée en intensité, lorsqu’on apprend que M. Barack Obama,  fut-il toujours admiré, est  reconduit à la tête de l’exécutif des États-Unis, pour quatre années encore?
Ces supporters d’hier doivent  aujourd’hui se poser une seule question : Barack Obama président, et  après ?Ces supporters d’hier savent qu’ils peuvent s’entendre à tout, sauf rêver.Le rêve de croire que le progrès, la justice et l’égalité, des valeurs qui constituent le fondement de la démocratie américaine leur seront donné.
Les africains, farouches supporter de M. Obama tirent maintenant les leçons de ces élections américaines qui ont porté un noir au pouvoir ; Et, ces leçons valent plus que des dons auxquels ils s’attendaient.
Dans une démocratie où les actes sont en phase avec les paroles. Dans un régime où tout citoyen indépendamment de son origine, de son statut social, de se religion, de sa race, peut postuler à la magistrature suprême pour peu qu’il soit en règle avec les lois du pays. Les africains ne peuvent que prendre pour modèle un tel régime ou une telle démocratie.
Avec une telle démocratie, les institutions ne peuvent qu’être fortes. Du coup, l’on comprend aisément le sens de la fameuse phrase de M. Obama lorsqu’il était de passage au Ghana juste après sa toute première élection. Les africains ont besoin d’institutions d’état fortes et non d’hommes d’état forts.
Les Etats-Unis ont démontré qu’ils étaient une véritable nation avec l’élection d’Obama. Une nation se reconnait par ses valeurs, son identité. Ce sont là des éléments qui fondent une nation. Le Progrès, l’Egalité et la Liberté n’ont pas de couleur, encore moins des origines. Si les Africains parviennent à tirer le meilleur parti des ces élections américaines où le vaincu appelle le vainqueur pour l’en féliciter et se mettre à sa disposition et travailler ensemble, alors nos états africains auront reçu le meilleur don qui soit avec le passage d’un des leurs à la maison blanche.

Ils pourront alors à l’unisson dire merci, un grand merci au premier président noir américain : Barak, Hussein Obama. 

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